Wednesday, April 3, 2013

Abdourahman Boreh Contre La République de Djibouti

La République de Djibouti cherche à récupérer des fonds
auprès d’un ancien agent, Abdourahman Boreh, pour abus de pouvoir.

11 mars 2013 – Londres et Djibouti.   La  République  de  Djibouti  a  saisi  le  tribunal  de
commerce  de  Londres  (Commercial  Court)  contre  Abdourahman  Boreh,  un  homme  d'affaires
djiboutien  et  ancien  président  de  l’Autorité  des  Ports  et  Zones  Franches  de  Djibouti  (APZFD,
de 2003 à 2008). Djibouti cherche à récupérer plusieurs dizaines de millions de dollars de pertes
subies sous la présidence de M. Boreh, ce dernier ayant profité de ses fonctions pour agir selon
son intérêt et de celui de ses entreprises.

Pour  développer  les  installations  portuaires  du  pays,  le  Gouvernement  de  Djibouti  a  créé
l’Autorité des Ports et Zones Franches de Djibouti (APZFD) en 2003 pour superviser toutes les
installations portuaires, et a nommé M. Boreh à la tête du conseil d'administration de l’APZFD.
Sous  sa  présidence,  de  2003  à  2008,  M.  Boreh  a  obtenu  des  participations  importantes  dans
plusieurs  des  nouveaux  projets,  a  délégué  la  construction,  la  sécurité  et  différentes  prestations
de  service  liées  à  ces  projets  à  des  sociétés  détenues  par  lui-même,  et  exigé  des  commissions
d'autres personnes et entreprises impliquées dans ces mêmes projets.

L’usurpation  du  pouvoir  par  M.  Boreh  et  tous  les  avantages  dont  ont  bénéficié  ses  entreprises
sous  sa  présidence  n’ont  été  découvert  qu’après  2008,  lorsque  M.  Boreh  a  quitté  le  pays  pour
échapper au paiement de ses dettes fiscales. Il a ensuite été condamné à Djibouti pour évasion
fiscale, insolvabilité frauduleuse et autres infractions pénales.

En  octobre  2012,  avec  l’aide  du  cabinet  Gibson,  Dunn  &  Crutcher  LLP,  Djibouti  a  déposé
plainte devant le tribunal de commerce de Londres contre M. Boreh, qui réside désormais dans
le quartier londonien de Belgravia. Dans cette plainte, Djibouti a recensé les nombreux exemples
de détournement de pouvoir imputables à M. Boreh, qui s’est employé à obtenir pour lui-même
et ses entreprises, commandes, contrats et participations significatives.

Le  Gouvernement  cherche  à  obtenir  la  restitution  des  profits  que  M.  Boreh  a  réalisés
illégalement,  ainsi  que  le  versement  de  dommages  et  intérêts  pour  les  pertes  subies.  Pour  y
parvenir, le Gouvernement de Djibouti a également pris des mesures pour identifier les sommes
illégalement perçues par M. Boreh et transférées à l'étranger.

Dans sa réponse écrite, M. Boreh prétend qu’il était en droit d’agir pour son propre compte dans
le cadre de ces projets, sa fonction de président de l’APZFD n’étant pas une fonction officielle.
Toutefois,  comme  le  Gouvernement  l’a  démontré  dans  ses  conclusions,  cette  affirmation  n'a
aucun  fondement  juridique  ou  factuel.  Monsieur  Boreh  a  également  cherché  à  contester  le
montant des impôts qui lui était réclamé ainsi qu’à ses entreprises, en dépit du procès déjà perdu
en la matière devant la Cour Suprême de Djibouti.

Le  25  février  2013,  Gibson  Dunn,  au  nom  de  Djibouti,  a  saisi  la  Cour  afin  que  soit  rejetée  la
demande reconventionnelle de M. Boreh dans laquelle il prétendait que ce procès faisait partie
d'une cabale contre lui en sa qualité de « candidat de l'opposition ». Gibson Dunn soulignait dans
sa requête que Monsieur Boreh n’avait jamais été impliqué dans la vie politique djiboutienne et
n’était lié à aucun mouvement d’opposition au Président Ismail Omar Guelleh au moment où il a

quitté le pays. Une audience devrait avoir lieu à ce sujet dans les prochains mois.

Selon  l’Inspecteur  Général  d'Etat  de  Djibouti,  M.  Hassan  Issa  Sultan,  «  nous  estimons  que
Monsieur  Boreh  a  perçu  des  millions  de  dollars  des  projets  de  Djibouti,  qu’il  a  cachés  un  peu
partout dans le monde, dans des banques offshore et des sociétés fictives. Il était déjà un homme
d'affaires  à  l’abri  des  besoins  avant  sa  nomination,  et  nous  comprenons  mal  pourquoi  il  s’est
acharné à détourner autant  d’argent au détriment de notre peuple qui a déjà si peu.»

La  République  de  Djibouti  est  représentée  par  une  équipe  dirigée  par  Philip  Rocher  et  Peter
Gray, associés aux bureaux de Londres et de Dubaï de Gibson Dunn.

Le  principal  contact  pour  les  demandes  presse  est  M.  Hassan  Issa  Sultan,  Inspecteur  Général
d'Etat de Djibouti, ige@intnet.dj

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